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La Bastide de Sérou, septembre 2020
Les Lupus du Sept de la Brèche, guidés par la furieuse Pleure sous la Pluie, faisaient des ravages parmi les Garous de la Montagne de Givre. Pleure sous la Pluie tenait dans sa main griffue un klaive hérité des anciens de sa Meute. Son klaive était trempé du sang écarlate de ceux qui avaient brisé les traditions, et laissé sa Meute souffrir et mourir sous les crocs des Danseurs de la Spirale Noire.
Elle enjamba le corps d’un garou éventré et, poussé par la haine, elle abattit son arme sur le dos d’une vieille Crinos au pelage noir. Sans doute une Seigneur de l’Ombre, peut-être l’Alpha du Sept de la Montagne de Givre.
Pour Pleure sous la Pluie, tous ceux du Sept devaient périr, et leur sang abreuverait sa vengeance. Depuis ce jour où la Montagne de Givre avait laissé des Danseurs entrer en son cœur, où sa Meute avait été massacrée sans l’aide de ces homidés, elle ne vivait plus que pour voir sa lame trancher la gorge des corrompus. L’Apocalypse était là, elle le savait, causée par une Nation Garoue affaiblie par les humains, par des Meutes guidées par des Métis, par l’emprise de la Tisseuse sur le monde du Sauvage. La Garou comptait bien rectifier le désordre malsain qui hantait les Pyrénées.
Alors qu’elle et les siens poursuivaient leur massacre dans la forêt umbrale, elle sentit une force puissante faire irruption non loin. Une lumière éblouissante la força à baisser les yeux, et lorsque l’intensité diminua, Pleure sous la Pluie releva le museau. De l’autre côté du ruisseau qui traversait le cœur du Caern, un Pont de Lune avait été créé par le Gardien du Portail de la Montagne de Givre. Elle émit un rire sinistre. Ainsi, les homidés avaient si peu d’honneur qu’ils fuyaient face au danger ? Ils avaient fui de la même façon face aux Danseurs de la Spirale Noire.
La Garou poussa un hurlement bref. Un ordre de charge. Elle bondit sans attendre de l’autre côté du ruisseau, espérant rattraper les fuyards… mais elle fut stoppée dans sa course par un coup de griffes qui accueillit avec violence sa charge. Elle chuta au pied du portail. La douleur était brûlante, comme si les griffes de son ennemi étaient faites d’argent. Elle redressa la tête et vit un puissant Crinos au pelage d’argent qui l’observait de toute sa hauteur, calme, impressionnant. Le Croc d’Argent dégaina un klaive marqué de nombreuses runes, et s’avança, résolu, vers elle.
Par instinct, elle regarda derrière elle et vit ses frères de Sept violemment repoussés par d’autres Crinos, d’autres nouveaux venus. Le Portail n’était pas une porte de sortie, mais une ouverture pour des renforts. Elle se redressa et montra les crocs en grognant, certaine de pouvoir gérer ce contretemps. Ces renforts n’étaient pas de taille face à la haine qui animait le Sept de la Brèche. Elle bondit sur le Crinos, klaive à la main, pour lui faire regretter d’être venu interrompre sa vengeance.
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