
⇝ Introduction :
Les Bains de Saint Aubin sont habituellement animés à cette heure-là, de rires, de musiques lascives et de manifestations de plaisir. Mais cette nuit, ils sont vides, tout comme la ruelle, déserte. Une Kajar s’y engouffre, portant à son bord Dominic, Nanosh, Aymeric et Dame Elyssa. Tous les quatre sont finalement parvenus à se tirer hors de l’Hôpital de la Grave et des griffes d’ Enzo, la goule que Rutor avait assignée à la surveillance d’Elyssa. Depuis quelques temps déjà, Aymeric cherchait un moyen de sortir Elyssa de l’emprise psychique que le Tremere maintenait sur elle, et il avait saisi l’occasion dans la cohue de l’attaque. Après quoi, bon gré, mal gré, il avait alors accepté que la coterie les cache, son aimée et lui, au sein du Domaine.
Alors que les quatre Damnés s’engouffrent dans le bâtiment, une seconde voiture rejoint la Kadjar et se gare, les amis de Nanosh en descendent et reprennent leur position à l’extérieur, en surveillance des lieux.
Dame Elyssa se laisse docilement guider par Nanosh jusqu’aux sous-sol des Bains, vers la salle de réunion de la coterie. Elle semble, comme à son habitude, absorbée dans la contemplation de choses qu’elle est seule à voir. Dominic, qui précède, se fige soudain pris d’un sentiment de malaise. Ses sens sont en alerte alors qu’il perçoit plus loin les voix d’ Elena et Nerio. Mais avant d’avoir le temps d’alerter son groupe, il est stoppé par Trimblio, le Gangrel et Sire d’Alex, qui sans attendre provoque verbalement les Damnés, un sourire mauvais sur le visage.
Entendant son sbire discuter, Nerio se détourne d’Elena pour aller accueillir les nouveaux venus. Lorsqu’il reconnaît parmo eux les deux rescapés, il ne peut contenir sa satisfaction et affiche un sourire carnassier. Ses cibles lui sont servies sur un plateau ! La tension monte d’un cran chez Aymeric, qui pense désormais être victime d’un traquenard. Elyssa quant à elle reste, inconsciente du danger, perdue dans son monde si différent de la réalité.
Tandis que Nerio et Aymeric échangent quelques propos acerbes, Dominic communique avec Elena par télépathie.
« La situation est catastrophique. Que peut-on faire ? »
Elena masque heureusement sa surprise, et fixe Dominic, lui répondant par le même biais.
« Il faut que nous accordions tous ces Damnés vers le même objectif, c’est la seule solution.
- Tu veux dire, détruire Rutor ?
- Exactement. Le Sabbat doit détruire la Camarilla et pour cela il lui faut du pouvoir. Celui que s’apprête à obtenir Rutor. Et pour ce faire, ils ont besoin d’Aymeric et Elyssa intacts.
- Donc, tu penses qu’il faut leur mentir ?
- A-t-on vraiment le choix ? »
De son côté, Nanosh est en pleine discussion avec Nerio, cherchant à le convaincre qu’il serait préférable de se lancer dès cette même nuit à la poursuite de Rutor. Nerio est peu réceptif : Aymeric et Elyssa lui semblent être des proies suffisantes pour le moment. C’est à cet instant que Nanosh reçoit un SMS de la part d’un des surveillants postés à l’extérieur, lui signalant que quelqu’un arrive et qu’eux partent se mettre en sûreté. Nanosh interroge alors Nerio, lui demandant s’il s’agit d’alliés qui arrivent. Nerio acquiesce.
« J’ai ressenti la curiosité de ton ami Tremere. Il est temps qu’il rencontre son Créateur. »
Une voix se fait entendre tout d’un coup, amplifiée par les capacités de Présence du Toréador, Aymeric.
« J’aimerais que l’on m’explique. Nous étions censés être à l’abri ici. Pas aux mains du Sabbat. Depuis quelques mois que vous êtes à Toulouse, jeune coterie, je n’ai jamais remis en cause votre loyauté. Mais entendant ici que l’on parle de ma destruction, je…
- Ta gueule. A genoux. »
Cinglante et teintée de toute la force de Domination dont peut faire preuve un Ventrue, la voix de Nerio coupe celle d’Aymeric. Ce dernier a beau chercher à résister, il ne fait pas le poids. Il plie et pose un genou à terre. La tension ambiante monte encore d’un cran, et alors que Dominic tente de s’interposer entre Nerio et sa cible, tout en expliquant l’intérêt mutuel qu’il y aurait à garder le Toréador en vie, Nanosh s’assoit dans un fauteuil stratégiquement placé de façon à visualiser toute la pièce et le couloir. Ainsi, c’est lui qui remarque que les exclamations des présents ont attiré dans la pièce le Tzimice, Mikhail, puis le Lasombra, Anselm. Il voit aussi, au bout du couloir, Trimblio pousser Dame Elyssa dans une petite chambre et tenter d’y entrer à sa suite, mais être stoppé net par les pouvoirs de Domination d’Elena.
Elena se plante dans l’encadrement de la porte, refusant tout net de laisser passer le Gangrel. Restant sourde à ses menaces, elle le nargue sans sourire et chuchote :
« Que t’arrive-t-il, pauvre animal stupide ? Tu ne peux pas entrer ? Attention, si tu t’attaques à l’Infante de ton maître, il va te punir… »
Le Gangrel montre les dents et semble à deux doigts de lui sauter à la gorge, lorsqu’un rire l’interrompt.
« Hahahaha… Quel spectacle… »
Dans l’escalier se tient un Damné d’une pâleur de mort, qui balaie négligemment Trimblio hors de sa vue, dans la chambre. Le Gangrel est sonné face à la force employée. Elena, quant à elle, résiste au souffle invisible qui aurait pu également la projeter à terre et reste dans l’encadrement de la porte. Le visage de l’homme lui donne une étrange impression de déjà-vu…
Pour Dominic, c’est une évidence. Il reconnaît sans peine le Damné qui hante ses cauchemars depuis cette fameuse nuit à la Feuille de Neige, 10 ans auparavant. Son Sire, Amalt.
Amalt a le regard vrillé dans celui de Nerio à présent. Sa voix est glaçiale quand il s’adresse au Sire Ventrue.
« Vous avez récupéré la folle ?
- Oui Amalt. C’est mon Infante et ton Infant qui l’ont récupérée.
- Bien. »
Comme pour mieux entendre les paroles des protagonistes, chacun se meut lentement, convergeant vers le couloir. Tous sauf Nanosh, qui maintient sa position de surveillance, et Elena, toujours dans l’encadrement de la porte en protection de Dame Elyssa. C’est désormais sur Elena que Amalt porte son attention, la dévisageant des pieds à la tête, avant de regarder derrière elle vers la Malkavian qui n’en est pas vraiment une.
Nerio poursuit, suivant attentivement la trajectoire des regards de l’autre.
« Ils ont été au-delà de nos espérances. »
Et l’autre lui répond, un sourire sans joie sur le visage.
« Je t’avais dit que ceux-là étaient les bons. Dociles, serviles, obéissants… »
Aymeric tente de se relever, mais un ordre sec de Nerio le cloue à genoux. Elena, habituée à faire preuve d’autorité, apprécie moyennement que la situation lui échappe ainsi. Elle lance sèchement à l’attention du Tremere :
« Lorsqu’on s’invite chez quelqu’un, d’ordinaire on a au moins la délicatesse de se présenter. »
Amalt tend la main vers Elena qui hésite puis finit par la serrer. Grave erreur… instantanément, son sang de Damnée se concentre contre sa volonté. Sa peau rosit, ses lèvres se teintent d’un rouge plus prononcé, et si son cœur battait encore dans sa poitrine, il battrait d’un coup plus fort, comme si son humanité resurgissait d’un seul coup.
« Je suis Amalt, et tu es à mon service. »
Alors que ses forces diminuent sous l’emprise de cette discipline visant à affaiblir ses réserves de sang, un grondement monte en elle : celui de sa Bête, qui s’éveille, énervée, enragée, prise d’un désir physique irrépressible pour lui. Il poursuit, sans se départir de son calme.
« Et je suis heureux de constater que tu es à mon service. »
Elena se débat contre sa Bête intérieure et tente de faire appel à ses disciplines Ventrue pour se tirer de ce mauvais pas. Sa cible ne semble pas affectée, mais Nerio, tout proche, cligne des yeux plusieurs fois, comme s’il découvrait que sa précieuse Infante est en mauvaise posture.
Nanosh se lève, conscient du danger – immédiatement, il comprend à leurs regards que le Tzimice et le Lasombra le suveillent. Prétextant devoir aller chercher du sang, il persuade le Tzimice de le laisser passer dans la pièce d’à côté, l’atelier de Dominic. Il lui faut des armes, et vite. Aussitôt entré, il s’emploie à crocheter l’armoire qui en contient.
Dominic abandonne l’idée de calmer le jeu. Il n’est pas dupe, et se doute bien que l’issue de cet échange ne peut se faire de façon pacifique. Il l’a compris au moment où Amalt a usé de thaumaturgie sur son amie, thaumaturgie qu’il connaît bien puisqu’il la pratique également. Alors il pause sa main sur l’épaule d’Aymeric et tout en usant du même pouvoir que son Sire, renforçant ainsi le Toréador, il glisse à Nerio :
« Ne l’abime pas. On en a besoin. »
Il s’avance vers son Sire et s’adresse à lui ensuite.
« Comment as-tu réussi à te défaire du joug des Tremere ?
- Il n’y a que dans ton monde et celui de la Camarilla que les Tremere anti-tribu sont détruits. Tu m’as beaucoup déçu. Tu es un bien piètre Thaumaturge, j’ai suivi ton parcours. Tu ne vaux rien, comparé à Rutor. Pourtant, tu es de sa lignée.
Le Tremere se désintéresse complètement de son Infant, et se tourne à nouveau vers Elena. Mentalement, il lui impose de se pousser de la porte afin de passer et de s’approcher d’Elyssa. Mais ni ses ordres informulés, ni les pensées hypnotiques qu’il tente de lui infliger ne fonctionnent, il se heurte au mur de sa Volonté. Il perd patience.
« Je ne commettrai qu’une seule Diablerie ce soir. Fais en sorte que cela ne soit pas toi, si tu tiens à ta non-vie.
- Renonce. »
Poings et dents serrés sous l’effort et la lutte interne contre sa Bête, Elena prononce cet ordre en y mettant, à son tour, toute sa puissance mentale. Sous les yeux hébétés d’un Nerio qui hésite à aider son Infante, Amalt s’apprête à agripper la jeune Ventrue pour la mordre et la détruire.
Tout se passe en une fraction de seconde. Elena s’esquive avec souplesse et Dominic s’interpose, attrapant les bras de son Sire pour l’empêcher d’agir. Amalt passe de la surprise à une colère froide.
« Tu oses toucher ton Père ?! »
Ses bras s’embrasent de flammes dévorantes, blessant sérieusement Dominic qui recule vers l’escalier, terrorisé par la vue du feu et la douleur mordante des brûlures.
Il n’est pas le seul à être effrayé. La volonté d’Elena vole finalement en éclats et c’est sa Bête qui prend le dessus. Se nourrir, tuer, déchirer l’ennemi. Non, pas celui-là, trop puissant, trop dangereux… l’autre.
Celui qui est faible.
Le Gangrel.
La Bête se retourne et se jette sur Trimblio, qui la répugne tant. Ne lui laissant absolument aucune chance, les canines acérées déchirent, déchiquètent la gorge de l’infortuné. Le sang coule à flot, éclabousse, inonde d’écarlate le sol, le mur derrière, et la jeune femme.
Nanosh a fini par trouver ce qu’il recherchait. C’est armé d’un fusil à pompe qu’il surgit dans la chambre par une porte dérobée depuis l’atelier, juste à temps pour réaliser la scène infernale qui s’y déroule – ses deux compagnons n’en mènent pas large. Alors par réflexe, il agrippe Elyssa afin de la cacher dans l’atelier d’où il provient. Elle le suit docilement, lui adressant un sourire étrange et le fixant de ses yeux aveugles.
Dominic ne peut fuir. Il ne peut que subir les flammes qui le dévorent et consument lentement sa non-vie, sous le regard dénué de pitié ou de regrets de son propre Sire, de celui qui l’a étreint dix ans plus tôt. La douleur se fait plus sourde, ses oreilles bourdonnent. Savoir que l’on est en train de mourir est une chose assez difficile à décrire. Mais il ne mourra pas en vain. Dans un ultime geste désespéré, il s’élance droit sur Amalt, afin que le feu qui l’emporte brûle également son ennemi.
Son hurlement de douleur. Voilà la dernière chose qu’entendra le jeune Damné Tremere avant de s’écrouler, de devenir un tas d’ossements noircis de suie, couverts de cendre.
La Ventrue quant à elle reprend lentement conscience, sa Bête est repue désormais, satisfaite, à la fois de s’être nourrie et d’avoir pu venger Alex. C’est un véritable massacre devant lequel Elena se relève, chancelante, effrayée. C’est Nanosh, toujours armé de son fusil, qui la rejoint et la soutient lorsqu’elle découvre les restes carbonisés de Dominic.
Nerio découvre à son tour la situation. Furieux, il prend le fusil des mains de Nanosh par la force, avant de s’adresser à son Infante.
« Tu n’as donc rien appris, sotte… Nous devons domestiquer notre Bête. Tu es une telle déception, tu ne me sers décidément à rien. Si tu veux me servir, retrouve la folle. Amalt en a besoin. »
Mais elle reste prostrée, tétanisée. Alors que Nerio retourne auprès de ses sbires du Sabbat, Nanosh emmène Elyssa dans une salle secrète, qui leur sert de cachette d’urgence. Sans attendre d’approbation d’Elena, qui n’est visiblement pas en état de prendre une décision, il referme sur la Malkavian l’ouverture camouflée de la toute petite pièce, avant de ressortir vers la plus grande salle, pour y rejoindre le Sabbat. Se déroule alors une négociation ferme entre Nerio et le Prince Ravnos, pour trouver un accord entre les deux partis.
Elena n’est plus là. Il lui a semblé apercevoir une ombre se dirigeant vers la chambre de Mahadi, et mue par ses seuls réflexes, elle s’y est rendue et a fermé la porte. Il est présent, serein, et s’il a aperçu partie ou entièreté du spectacle de feu et de sang, son port princier et son visage calme n’en montrent rien. Cette attitude a quelque chose de rassurant, et pousse Elena à sortir de son mutisme hébété.
« Quel choix faire ? Obéir au Sabbat et devenir servile ? Ou bien lutter contre lui et y perdre la non-vie ?
Mahadi sourit et sort de sa poche une dague, finement ouvragée, ciselée, brillante.
« Mon choix est déjà fait. Je vais détruire le Mal qui est entré dans se refuge, et peut-être récolterai-je la Mort Ultime en conséquence. Mais cela vaut le coup. Oh, bien sûr, le plus simple serait de couper le pouvoir et la source de vitae tant convoitée à la source… »
Son regard se porte vers la pièce secrète, et celui d’Elena le rejoint dans la même direction.
« Une diablerie sur Dame Elyssa ? S’il le faut… »
Résignée, elle se dirige vers la direction d’Elyssa mais est stoppée par le Maure.
« Si tu tranches la gorge d’une innocente, lui dit-il, tu deviendras une pécheresse. Et donc, mon ennemie. Elena, un peu de ton sang coule dans mes veines. Je me dois de te retenir de commettre une telle erreur. »
C’est à ce moment précis qu’un individu, un jeune homme portant un bonnet, apparaît comme s’il s’était toujours tenu dans la pièce. Il se présente succinctement à Elena : il dit être le Témoin, un Mathusalem attendant depuis des siècles le bon moment pour combattre l’horreur.
« Cette horreur qui porte le nom de Rutor. »
Mahadi hoche respectueusement la tête à l’attention du Témoin, avant de reporter son attention sur la Ventrue.
« Si tu souhaites en épargner un, donne-moi son nom. Je détruirai tous les autres.
- Nanosh, le Prince Ravnos.
- Oui, celui-ci, je ne le comptais pas parmi les cibles, je voulais dire…
- Je sais. Mais il est bien le seul qui ne mérite pas d’être détruit. »
L’assassin s’incline, ses dreadlocks ornées d’or émettant un tintement léger. Suivi par le Témoin, qui ôte son bonnet révélant une tignasse rousse et un troisième oeil au milieu du front, il ouvre la porte vers la salle principale et s’y engouffre.
Dans la salle en question, la discussion est âpre entre Nerio et Nanosh. Le Ventrue explique et répète, acide, à quel point son Infante est une déception par sa faiblesse et sa trop grande humanité qu’elle refuse de laisser de côté. Et juste à deux pas de cela, le Lasombra et le Tzimice sont occupés à saigner, lentement, avec un sadisme ignoble, Aymeric le Toréador afin de lui ôter lentement la non-vie.
Les Damnés agissent en un éclair. Elena crée la zizanie entre les membres du Sabbat avec ses pouvoirs hypnotiques ce qui a pour effet de les séparer. Ainsi, chacun engage le combat contre un ennemi – le Témoin abat sans difficulté Amalt puis Mikail, Mahadi s’engage dans un duel d’ombres contre le Lasombra Anselm, et Nanosh poursuit Nerio dans l’atelier pour lui régler son compte. Elena s’ouvre le poignet pour nourrir Aymeric, car il y a urgence, celui-ci est extrêmement faible et sa Bête gronde. Elle esquive les griffes du Toreador qui tente de l’agripper pour la vider de son sang, parvenant à ne lui offrir que ce dont il a besoin pour survivre.
Bientôt, tous les ennemis ne sont plus qu’à l’état de petits tas de cendres. Tous à l’exception de Nerio, maintenu fermement, immobilisé par le Témoin – ou devrait-on dire Gaubert. Ce dernier invite Elena à échanger de dernières paroles avec son Sire, visiblement en proie à la panique.
« Mon Infante ! Je.. je t’en prie, aide-moi ! Ensemble nous pouvons accomplir d’immenses choses ! Nous avons des objectifs communs, nous sommes alliés !
- N’est-ce pas toi qui me disais de ne faire confiance à personne ?
- Elena, je suis ta famille ! Ne gâche pas notre héritage !
- J’avais une famille et tu l’as détruite.
- Mais…
- Tu es une telle déception. »
Le Ventrue n’a pas le loisir de répondre. Les crocs de Gaubert se referment violemment sur son cou, à la seconde suivante il n’en reste plus qu’un tas de cendre, comme ses comparses. De la cendre qui lentement s’imbibe de rouge, à mesure qu’elle se mêle au sang versé par de nombreuses victimes en cette mortelle nuit.
Ainsi s’éteint une meute du Sabbat.