
Journal d’ Astrid
Je suis si heureuse ! Enfin, enfin mon rêve se réalise et je me trouve en compagnie de fées, elles sont si belles ! Elles ressemblent aux humains, mais sont plus pâles, plus fines, leurs yeux sont plus grands que les nôtres. Et elles semblent amoureuses des arts de toutes natures. Au moment où j’écris, nous sommes installés dans le logement que la reine Eliora a fait préparer pour nous. Dehors, on entend leurs chants qui résonnent dans tout le village, c’est un véritable ravissement.
Elles n’ont de cesse que de nous poser des milliers de questions sur notre monde : est-ce qu’il a changé depuis 600 ans ? Pourquoi les humains sont-ils si petits et laids ? D’où viennent les vêtements étranges que l’on porte ? Cette multitude de questions est posée avec tant de bienveillance et de respect que nous nous appliquons à répondre patiemment à chacune, même les plus désarmantes.
Tout à l’heure, les fées nous ont demandé de chanter avec elles. Gaubert m’a surprise, il chante si bien qu’elles étaient ravies et ne veulent désormais plus le lâcher d’une semelle. Jeanne a tenté de l’imiter, mais ce fut une catastrophe, les fées se sont enfuies en se bouchant les oreilles. Pauvre Jeanne… Quand à moi, je tâchai de faire bonne figure, mais face à leurs voix merveilleuses, je ne pouvais évidemment pas rivaliser. Elles m’ont encouragé, me disant que je ne pouvais que progresser. Elles sont tellement gentilles !
La nuit est tombée, et le ciel des fées n’est pas noir comme le nôtre. Il est d’un bleu profond, sublime, et les quelques nuages épars l’illuminent de couleurs et de nuances. C’est incroyable. Je tâche de graver chaque détail dans ma mémoire, pour tout raconter à maman lorsque nous repartirons dans notre monde.
Jeanne a bien tenté de localiser l’aura du livre que l’on recherche, mais les flux magiques des fées sont si présents, c’est un tel fouillis, qu’elle n’y est pas parvenu. Elle est toujours inquiète, elle pense encore à ce que le satyre disait sur ce peuple. Moi je pense qu’ils ne sont pas dangereux, j’espère qu’elle parviendra à leur faire confiance elle aussi, peut-être après avoir passé une bonne nuit de sommeil. Elle et Gaubert se sont déjà endormis, il est temps que je fasse de même.
Je parviens à peine à écrire tant mes yeux sont brouillés de larmes.
Cette journée avait pourtant merveilleusement commencé, le réveil avait été très doux et un ciel teinté d’une belle palette de rouges et d’oranges chaleureux nous avait accueillis au sortir du logement. Les fées nous ont offert de quoi nous sustenter, des fruits frais aux goûts étonnants, sucrés, acidulés parfois – Gaubert trouva évidemment à se plaindre de l’absence de gibier.
Après quoi, il avait décidé de mettre en action le plan qu’il avait peaufiné la veille au soir. Après avoir rassemblé autour de lui un public conséquent de fées de toutes tailles, il débuta un récit incroyablement prenant et crédible narrant l’histoire d’un vieux manuscrit maudit qui rendait malade quiconque l’approchait, et aurait été perdu dans le monde des fées depuis plusieurs siècles. Il voulait de cette façon pousser le public à réagir, peut-être à parler du livre que nous recherchons. Voulant bien faire, je tentai de lire dans l’esprit d’une des fées du public si le récit prenait.
Ce qui suivit fut un véritable désastre que je ne m’explique toujours pas. Non seulement je ne pus percevoir quoi que ce soit, mais pire encore, ma magie blessa la fée, qui prit sa tête entre ses mains et hurla de douleur. Choquée, je stoppai immédiatement mon sort, mais il était trop tard et le mal était fait. La douce créature s’écroula inconsciente, recroquevillée sur le sol.
Je perdis toute faculté à réfléchir tant le choc fut rude. Les larmes jaillirent de mes yeux sans que je ne puisse les retenir. J’avais blessé une fée, peut-être causé sa mort… Mon seul réflexe fut d’appeler Jeanne à l’aide afin qu’elle tente de soigner la pauvre fée. Je ne vis point ce qui se passa ensuite, car je fus conduite à l’écart par trois petites fées soucieuses de comprendre ce qui m’attristait tant.
Alors je confiais à ces fées que j’étais responsable de ce qui arrivait à leur amie. Qu’il s’agissait d’un accident, et que j’étais sincèrement désolée. L’une d’elle, dénommée Guye, m’indiqua qu’elle allait prévenir la reine de ce qui était arrivé à Valeis.
C’est le nom de la fée que j’ai peut-être tué. Valeis.
Je fus reconduite auprès de Gaubert et ressentis le besoin de me cacher dans ses bras, chose bien inhabituelle. Il dut sentir l’intensité de ma peine, car il me serra contre lui maladroitement quelques instants.
Valeis avait été portée chez elle, le sort de Jeanne n’ayant réussi à la ramener consciente. Les fées autour de nous se dispersaient déjà, et des chuchotements nous parvenaient au milieu des chants du village.
« Est-ce que c’est la malédiction du livre qui a blessé Valéis ? »
« Est-ce que c’est la faute des trois étrangers ? »
Mon inquiétude et ma peine sont immenses. J’appréhende la colère de la reine, mais ce serait une colère légitime. Je suis impardonnable. Et je ne me pardonnerai jamais.
Au moment ou Astrid couche ces mots à l’encre sur son journal, Jeanne est ailleurs. Ayant entendu l’existence de fées savantes dans le village, elle s’est mise en quête de l’une d’elles, et a été conduite par une myriade de fées gazouillantes auprès d’un dénommé Valo, qui lui a été décrit comme le plus ennuyeux de tous.
Il fallut à la jeune mage beaucoup de patience afin que l’homme fée, hautain et méfiant, ne daigne la considérer comme une savante digne de trouver auprès de lui des réponses. Elle dut user de charme et d’éloquence ainsi que de subtilité afin d’amener discrètement le livre dans la conversation. Il lui confirma le récit selon lequel il y a plusieurs siècles, des humains étaient venus déposer une offrande contenant un livre à l’attention des fées. Jeanne manifesta son intérêt à voir le livre, la réaction de Valo fut des plus déconcertantes.
« Jeune fille, connaissez-vous le Papago ? »

Doté de plumes, mais aussi de poils, le bec trop long et plat, les ailes trop courtes pour voler, incapable de voir en relief du fait qu’il ne soit affublé que d’un unique œil. Voilà comment Valo décrivit cet étrange animal. Unique, mais bien inutile donc, et de fait oublié de tous, plus recherché par personne.
Comme le fameux livre, d’après lui. Unique certes, mais bien inutile – Valo n’en pouvait comprendre le sens, il le jugeait tout juste bon à servir de décoration – alors pourquoi le rechercher ? Surtout, ajouta-t-il, au vu de la faible espérance de vie d’un humain, pourquoi perdre son temps à cette quête ?
Jeanne ne démordit pas et fit preuve de ténacité, si bien qu’il finit par céder. Le livre, raconta-t-il, était dans le palais, dans la salle du trésor de la reine, et il accepta d’intercéder auprès d’elle pour qu’elle accepte de laisser Jeanne le voir.
Valo ajouta qu’il serait ravi de rencontrer les amis étrangers de Jeanne le soir venu, et tous deux quittèrent les lieux en direction du palais.
Comme il fallait s’y attendre, deux fées de grande taille – des gardes, sans doute – sont rapidement venues nous trouver et nous escorter vers le palais sur ordre de la reine Eliora.
Je n’ai pas le cœur à décrire la magnificence de la salle du trône où nous fûmes conduits, Gaubert et moi. La reine était bien évidemment en colère et me fit de telles remontrances que je pleurai à nouveau. Gaubert tenta de prendre ma défense, assurant qu’il s’agissait d’un accident, et que Jeanne saurait très certainement y remédier maintenant que la cause avait été identifiée. Mais la reine ne voulut rien entendre, nous défendant fermement d’approcher Valeis.
J’eus l’impression qu’à mesure que Gaubert insistait, la reine prenait des décisions de plus en plus radicales. Elle décida de mettre fin aux festivités, de nous bannir du village. Puis finalement, de nous interdire à jamais l’accès au monde des fées.
Mon cœur se brisa en deux.
Non seulement j’avais brisé la confiance que les fées pouvaient accorder aux humains, et même si c’est d’importance moindre, j’avais également réduit à néant notre possibilité d’accomplir la quête qui nous aurait permis, à mes compagnons et moi, d’accéder au statut de mages accomplis. Tous mes rêves s’écroulaient à mes pieds sans que je ne puisse rien y faire pour rattraper mes erreurs.
Hagarde, je sentis une présence puis un contact : le prince Jahah s’était approché de moi pour me serrer dans ses bras, moins maladroitement que Gaubert il faut bien avouer. Je m’abaissai à sa hauteur et l’enlaçais en retour, m’accrochant à corps perdu à cette ancre inespérée, à ce soutien qui me parut bien frêle au milieu du tumulte de mes pensées. Et j’entendis son chuchotement, à mon oreille.
« Moi, je te crois. Quand tu dis que c’était un accident, je te crois, parce que je peux sentir ton cœur. Si tu pars, je viendrai avec toi. »
Il ne me laissa pas le loisir de répondre, retournant auprès de sa mère. Et de toute façon, nous fûmes raccompagnés dehors aussi sec par les deux grandes fées afin d’aller préparer nos bagages pour repartir.
Nous avons croisé Jeanne en sortant du palais, accompagné d’un homme fée nommé Valo. Elle nous a dit qu’elle allait demander l’accès au livre. Gaubert lui a expliqué la situation, je me suis assise la tête entre les mains pour tenter de reprendre mes esprits. Nous sommes retournés dans le logement, il faut que je prépare mes affaires. Je suis tellement triste. Tout va bien se passer, me dit Nïm. Pour la première fois depuis bien des années, je ne suis pas sûre de le croire.
L’ambiance dans la salle du trône était bien évidemment tendue lorsque Valo entra suivi de Jeanne. Derrière un grand pylône décoré d’or, elle put apercevoir l’homme-corbeau gardien du grand chêne par lequel ils étaient arrivés lui lancer un regard torve avant de s’éclipser dans l’ombre.
Valo fit sa requête à la reine, qui rétorqua que le moment était mal choisi. Jeanne eut beau arguer qu’elle n’était même pas au fait de l’accident, la reine l’ignora somptueusement, et il fallut la patience et les arguments soigneusement choisis du savant afin qu’enfin elle ne cède.
La salle du trésor était de taille respectable, gardée par deux grandes fées. En son sein, pêle-mêle, étaient entreposées des bibelots précieux, des écus frappés d’un sceau très ancien en langue arabe, des tapis… tout un tas de richesses qui auraient rendu n’importe quel humain plus riche que le plus riche des rois prenaient ici la poussière comme de simples objets de décoration.
Valo sortit de ce fouillis un grand manuscrit relié de cuir sombre et le tendit à Jeanne. Elle y découvrit un texte en latin, qu’elle tenta de déchiffrer avec peine. Elle ne parvint qu’à comprendre le sens général du texte : cela concernait un signe rouge, lié à la lune, et qui accompagnerait le temps des révélations. Le manuscrit mentionnait un rituel permettant aux « maudits » (elle ne put trouver de meilleure traduction au terme latin employé) de combattre le soleil en invoquant des entités supérieures par le biais du sang. Jeanne fit la moue : ses connaissances occultes étaient trop ténues pour comprendre, il lui aurait fallu les compétences d’Astrid pour bien faire. Lorsqu’elle fit part de cette remarque à Valo, il lui affirma que jamais la reine ne permettrait à Astrid d’accéder au manuscrit. Et Jeanne eut beau tenter la franchise, mentionnant même leur rencontre avec le satyre pour faire montre de bonne volonté, rien n’y fit. Elle ressortit penaude pour rejoindre ses compagnons prêts à partir.
C’est l’heure. Nous sommes retournés au palais dire adieu à la reine. Je lui ai donné une fleur magique que j’ai créé pour qu’elle l’offre à Valeis lorsqu’elle guérira, en guise d’excuse, même si je suis impardonnable. Elle a simplement répondu « si elle guérit… ».
Jeanne a encore demandé à aller soigner la blessée, la reine a de nouveau fermement refusé. Gaubert a arrêté d’essayer d’argumenter, il est résigné, tout comme je le suis.
Je suis seule devant le palais à présent, je tremble comme une feuille. Gaubert et Jeanne sont partis faire quelque chose, je ne sais pas quoi, ils n’ont pas voulu me dire, ils m’ont dit d’attendre là.
Jahah n’est pas venu, je l’ai cherché du regard mais il est introuvable. C’est mieux comme cela, il doit rester auprès de sa mère, dans son village, entouré de ce peuple merveilleux. Mon monde n’est pas fait pour lui, il est bien trop rude et froid. Ici, il est bien. Ici, c’est si doux, si merveilleux… voilà que je pleure encore.
Elle est morte. Valeis est morte. Je l’ai vue, j’ai vu son fantôme à la fenêtre, elle me regardait. Je n’ai pas bien vu son visage car elle était loin, mais je le sais. Elle me hait. Et moi aussi, je me hais.
Nous arrivons en vue du grand chêne. Jeanne et Gaubert se chuchotent des choses. Je m’en fiche. Je ne veux même pas savoir ce qu’ils se disent. J’ai tué une fée. Je suis impardonnable.
Gaubert et Jeanne sont terriblement inquiets. Astrid, habituellement si joyeuse et enthousiaste, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Sombre, elle marche comme un automate, sans sourire…
Alors Gaubert ne tient plus. Il souffre de voir son amie ainsi, et décide, avec l’appui de Jeanne, de lui envoyer mentalement le souvenir de ce qu’ils sont allés accomplir un peu plus tôt lorsqu’ils lui ont demandé d’attendre. Astrid se fige, à l’instant où les images défilent dans son esprit : Gaubert usant de son sourire pour convaincre les fées de les mener à Valeis sur ordre de la reine Eliora. L’intérieur de la maisonnette, petite et chaleureuse, de la pauvre fée toujours inconsciente, veillée par une amie fée soucieuse. Les doigts de Jeanne qui s’illuminent à mesure qu’elle tisse le contre-sort. Et la belle Valeis qui s’éveille, sans souvenirs de l’incident, éprouvée mais saine et sauve.
Alors qu’Astrid reste immobile à tenter de faire le tri de ses souvenirs et de ceux, contradictoires, placés dans sa tête par Gaubert, un jeune garçon surgit d’un fourré et file comme une flèche se fourrer dans les bras de la jeune mage troublée. Jahah – car c’est bien lui – insiste auprès des trois compagnons pour partir avec eux dans le monde des hommes. Jeanne et Gaubert mettent peu de temps à accepter, mais Astrid est davantage sur la réserve.
Qu’aurait dit ma maman si je m’étais enfuie, lorsque j’étais petite ? Elle aurait sans doute été dévastée. Et la reine Eliora le sera aussi car j’ai d’abord refusé que Jahah nous suive, et puis finalement, face à leur insistance à tous j’ai laissé faire. Je n’avais pas la force de me battre contre eux.
Une pensée méchante a traversé mon esprit. Je me suis dit : elle a brisé mes rêves et volé mon bonheur. Alors je vais voler le sien. J’ai regretté aussitôt cette pensée.
Il restait un problème afin de repartir dans notre monde. Le satyre et la tortue nous attendaient sans doute dans la grotte, espérant le butin que nous leur avions promis. Alors j’eus une idée, celle d’utiliser Jahah afin qu’il aille subtiliser quelques pièces et objets de valeur ainsi que le fameux livre dans le trésor de sa mère, afin que nous payions nos passeurs. Utiliser l’enfant… cette idée aussi, je l’ai regrettée aussitôt. Qu’est-ce qui m’arrive ?
Nul ne broncha à la proposition d’Astrid : cette tentative désespérée de récupérer le livre était sans doute leur dernière possibilité avant de devoir quitter ce monde.
A la grande surprise des trois mages, Jahah se métamorphosa alors sous leurs yeux en un jeune homme fée d’une vingtaine d’années, qui leur adressa un clin d’œil avant de disparaître à une vitesse surnaturelle. Il reparut peu de temps après, chargé d’un sac de cuir contenant une certaine quantité d’écus Maures ainsi que le livre relié de cuir. Comme elle l’avait déjà fait auparavant sur le manuscrit qui les avait guidés ici, la jeune Merinita rendit le livre invisible pour les yeux, afin qu’il ne tombe pas entre de mauvaises mains.
Le petit groupe se mit en marche vers la grotte, et sans surprise fut accueilli par le satyre et sa comparse à carapace. Souhaitant conserver les richesses dérobées aux fées, Gaubert tenta le bluff, déclarant qu’ils avaient échoué à récupérer quoi que ce soit. Le satyre mordit à l’hameçon, et menaça le mage de le laisser retrouver seul le chemin vers son monde. Jeanne et Gaubert ne cédèrent point, arguant qu’ils pouvaient bien se repérer seuls. Il n’en était rien, et Astrid le savait bien, elle subtilisa donc dans l’esprit du satyre l’itinéraire à suivre dans les grottes pour retrouver le lac. Finalement, c’est colériques et bredouilles que la tortue et le satyre quittèrent les lieux, pensant vouer les étrangers à s’égarer.
L’itinéraire n’était pas simple, et il fallut de longues minutes et les indications précises d’Astrid pour que les mages et leur nouveau compagnon de route ne retrouvent finalement le bord du lac, passage entre les mondes. Le courant y était fort et n’était pas favorable, la nage n’était pas à envisager. C’est en vaporisant toute l’étendue d’eau qu’Astrid parvint à résoudre le problème, rendant par la même occasion inoffensif le Gardien céphalopode.
L’ascension vers la surface se fit sans encombres supplémentaires. Et finalement, le groupe retrouva l’air glacial de l’hiver et le ciel noir de la nuit du monde des humains.
Mahadi nous attendait. Nous aurions du nous en douter, il était là à nous attendre, et il n’était pas seul.
Ce fut Gaubert qui les repéra le premier, alors qu’il était occupé à tenter de réchauffer le pauvre Jahah, pas préparé à la rudesse de notre hiver. En réaction immédiate, une boule de feu surgit des mains de notre compagnon et alla frapper les ennemis de plein fouet. La riposte fut rapide, Mahadi se jeta sur lui avec l’intention ferme de le tuer.
Tout alla très vite, chacun de nous concentra sa magie à vaincre Mahadi, et nous parvînmes à l’immobiliser totalement et à faire fuir ses sbires. Nous prîmes la fuite à notre tour afin de rejoindre une auberge où nous sommes à présent en sécurité – du moins nous l’espérons. Jeanne a pu soigner les blessures de Gaubert, ce bougre de Maure l’aurait sans doute tué s’il n’était pas aussi résistant.
Je m’apprête à présent à déchiffrer le livre. Mes connaissances en latin sont bonnes, cela ne devrait donc pas être trop difficile, d’autant que Gaubert va essayer d’augmenter mes facultés mentales par magie. Nïm me chuchote que tout va bien se passer.
Après tout, il ne peut plus rien m’arriver de pire, n’est-ce pas ?