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Pyrénées ariègeoises, hiver 754.
La température était supportable à présent. Dans les grottes, elle variait peu, et ce petit air frais lui semblait une douce caresse comparée au froid glacial du dehors. Et encore ! Peut-être avait-il fait plus froid !
La route avait été longue, et ils avaient souffert de ces paysans frustes – des chiens d’infidèles ! – qui avaient entravé leur retraite par simple appât du gain. Ils partaient maintenant pour ne pas revenir. D’autres, dans quelques mois, ou dans quelques années, récupéreraient le trésor qu’ils cachaient aujourd’hui.
La route avait été longue et deux de ses hommes avaient été avalés par les noires ténèbres, mais Allah les avait guidés jusqu’à une cache exceptionelle dans les entrailles de la terre : une grotte si grande qu’elle aurait pu contenir une mosquée avec sa minarets ! Les coffres, les tonneaux, les tapis et les sacs, tout avait été déposé avec précaution, assez loin du petit lac. Puis ils étaient remontés et avaient traversé les salles supérieures pour retrouver le froid glacial du dehors.
Le trésor était en sécurité. Ces chiens d’infidèles ne mettraient pas la main dessus et leur marche vers l’Espagne serait désormais plus rapide. Le Sultan ne pouvait qu’être satisfait.
Mais si Abd-al-Rahman s’était retourné en quittant la grande caverne, il aurait peut-être aperçu une faible lueur au fond du lac, ainsi que des dizaines de petits yeux brillants, qui regardaient s’éloigner sa troupe.
C’est en sortant de la grotte qu’ils rencontrèrent la Bête…
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